14/03/2015
François Taillandier : Balzac
François Taillandier, né en 1955 à Clermont-Ferrand, est un écrivain français. Après des études de lettres, il enseigne le français à Nantes. Il quitte l'Éducation nationale, s'installe à Paris, travaille comme journaliste à Livres Hebdo, devient président de la SGDL dont il démissionne en 2006, puis se consacre entièrement à l'écriture. Son ouvrage, Balzac, est paru en 2005.
Je ne suis pas amateur de biographies en général et si j’ai fait une exception avec ce Balzac, c’est d’abord parce que le livre est très court – un paradoxe pour une vie si remplie ! – et qu’après quelques pages j’ai agréablement été pris par l’écriture au rythme soutenu faisant de cette étude un quasi roman.
Quel homme ce Balzac ! Provincial tourangeau né en 1799, Honoré de Balzac n’est ni noble, ni réellement Balzac, c’est son père né Balssa qui se bricolera cette nouvelle identité. L’enfant n’est pas très choyé par ses parents et son manque de mère le marquera pour la vie, « Je n’ai jamais eu de mère » écrit-il à Mme Hanska, par contre les maîtresses, il ne s’en prive pas. D’ailleurs il ne se prive de rien. Gros appétit pour tout, la table, les femmes et surtout le travail.
Il écrit comme un furieux, La Comédie humaine, ce sont deux milles personnages dont environ six cents reparaissent au moins une fois, dans une centaine de romans ou nouvelles. A côté du travail d’écriture, il se lance dans diverses entreprises commerciales qui toutes échouent, il doit faire face à des dettes mirobolantes, empruntant à droite et à gauche et s’acharnant plus encore au travail. On notera que Balzac a toujours été animé par le désir d’écrire dans le but de se faire de l’argent et vivre sur un grand train. Ca remet les pendules à l’heure dans le fameux débat sur les écrivains ne se consacrant à leur art que pour la beauté de la chose…
On constate aussi que Balzac a beaucoup voyagé à l’étranger mais que pour ainsi dire, seuls la province et Paris ont servi de décors à ses romans. On apprend qu’il détestait la presse mais chercha à devenir patron de journal et que ses idées politiques le portent vers « l’ordre, l’autorité, la tradition » et que « son œuvre est une critique générale de tout ce en quoi il voit l’héritage de la Révolution de 1789 ».
Et je ne peux passer sur ses amours avec Mme Hanska. Une liaison digne d’un roman, débutée en 1834 à Genève alors qu’elle est mariée et vit en Ukraine polonaise, ils ne se voient que rarement mais il finira par l’épouser – devenue veuve - en mars 1850 avant que lui-même ne décède d’épuisement (hypertrophie du cœur, hydropisie, bronchite, ophtalmie…) dans la nuit du 18 au 19 août de la même année. Dans un dernier courrier adressé à son ami Théophile Gautier au début de l’été, il écrit « Je ne puis plus lire, ni écrire », ces quelques mots contiennent toute la douleur du monde pour celui qui aura consacré toute sa vie à l’écriture.
« Il n’avait guère le temps de réfléchir. Il écrivait, pressé par le besoin d’argent, les délais des journaux, l’impatience des imprimeurs. Une centaine de romans, deux mille cinq cents personnages. Encore n’est-ce là que La Comédie humaine. Ajoutons la correspondance et ce qu’on appelle « œuvres diverses », articles, pamphlets, œuvres de jeunesse, et l’on a presque doublé la quantité. Et il trouvait le temps de voyager, de déménager pour fuir ses créanciers, de collectionner les aventures : Mme Hanska fut assurément la femme de sa vie, mais elle était à l’autre bout de l’Europe… Il lui écrivait des lettres de collégien amoureux, avant d’emmener dans son lit une nommée Breugniot qui était sa servante-maîtresse. Il mourut à cinquante et un ans, et l’on peut dire que ce fut d’épuisement. »
François Taillandier Balzac Folio - 190 pages –
Petit cahier photos inclus
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